BIBLIOGRAPHIE
NOUVELLE PARUTION
• Yi Jing, le Classique des Mutations (présentation, traduction, commentaires)
Pierre Faure, Ed Les Belles Lettres & La Compagnie du Livre rouge, Paris 2021
Traduction commentée du texte original (Jugement et Traits), des Grandes et Petites Images, et d’extraits des Dix Ailes. Chaque chapitre comprend trois tableaux permettant au lecteur de mieux saisir les différents sens de l’hexagramme, son déroulement et ses implications. La compréhension est facilitée par la présentation de trois figures annexes auxquelles l’hexagramme est relié par retournement, opposition, ou par son nucléaire – la définition des familles nucléaires est renvoyée en fin de volume dans un article spécifique, Le jeu des seize familles.
Un chapitre annexe, Comment utiliser le Yi Jing, résume les quelques éléments à connaître pour s’initier à la pratique. Un glossaire donne une définition des principaux termes du vocabulaire spécifique du Yi Jing. Une étude historique, Les quatre temps du Yi Jing, retrace les origines du Classique – elle permet de le resituer dans sa culture d’origine et de comprendre par quelles voies il a fait irruption sur la scène occidentale.
Les ancêtres
- Le Yi King, annales du Musée Guimet.
P.L.F Philastre. Paris, 1881. Réédition Maisonneuve, Paris 1982. Repris en un seul volume, avec une préface du philosophe et sinologue François Jullien, par les Éditions Zulma, Toulouse, 1992.
La première traduction du chinois en français, comprenant des commentaires de certains lettrés de la dynastie Song (Cheng Yi, Zhu Xi) qui peuvent se révéler parfois utiles. Un travail rigoureux et honnête malgré son vocabulaire vieillot. La sinologie a fait quelques progrès depuis.
- Yi King, le livre des transformations.
Richard Wilhelm. Version française de Etienne Perrot. Édition librairie de Médicis. Paris 1973.
La version originale de cet ouvrage est une traduction du texte chinois en allemand, publiée en 1924, retraduite ensuite d’une part de l’allemand en anglais par Cary Baynes avec une préface de C.G.Jung, d’autre part de l’allemand en français par Etienne Perrot. Cette version, largement diffusée, est celle qui a fait connaître le Yi Jing en Occident. Bien que la traduction ne soit pas toujours précise et que les commentaires, largement imprégnés de la pensée colonialiste et moralisante du début du siècle, aient beaucoup vieilli, il reste un ouvrage de référence. Il présente l’avantage d’être complet : outre le texte canonique, on y trouve les Dix Ailes, les commentaires qui lui sont traditionnellement rattachés, notamment le Grand Commentaire, un des textes fondateurs de la pensée chinoise.
- I Ching, the book of change.
John Blofeld. Unwin Paperbacks. Londres 1965.
Bien écrite et proche du texte chinois, cette traduction a l’avantage de replacer les petites images (IIIème et IVème Ailes) à chacun des traits concernés. C’est une des versions les plus fiables en anglais. Les commentaires interprétatifs de l’auteur, renvoyés en notes, sont un peu succincts.
Des versions plus récentes
- I Ching, the classic of changes, as interpreted by Wang Bi.
Richard John Lynn. Columbia University Press. 1994.
Traduction en anglais du texte et des commentaires de Wang Bi, philosophe chinois du troisième siècle. Travail approfondi bien que la traduction soit parfois assez libre. Les commentaires de Wang Bi sont souvent confrontés dans les notes aux interprétations d’autres auteurs chinois – précieux pour connaître l’approche chinoise traditionnelle du Yi Jing.
- Yi Jing, la marche du destin.
Michel Vinogradoff. Editions Dangles Paris, 1995.
Traduction originale du chinois en français, réalisée par un médecin acupuncteur, avec des commentaires souvent liés à l’énergétique chinoise. Un peu difficile d’accès à cause d’un style parfois énigmatique, cette traduction est l’œuvre d’un sinologue compétent et d’un praticien de l’énergétique chinoise. Une version des Dix ailes (les commentaires canoniques traditionnellement rattachés au texte) traduites par le même auteur, Dans le Yijing à tire d’aile, est parue chez Guy Trédaniel en 2000.
- Yi Jing, le Livre des Changements
par Pierre Faure et Cyrille Javary. Editions Albin Michel, 2002.
Une version commentée du Yi Jing, qui a demandé sept ans de travail. La traduction, sous la direction de Cyrille Javary, est reprise du Mot à mot publié en 1994 dans la revue Question de, avec quelques améliorations ; les commentaires, sous la direction de Pierre Faure, sont le résultat d’un travail de recherche inédit et approfondi sur le texte des hexagrammes et la structure des figures. Les deux auteurs présentent chacun dans une préface les axes personnels de leur contribution. Un mode d’emploi permet de se familiariser aussi bien avec les techniques de tirage qu’avec les éléments de l’interprétation. Les 64 hexagrammes sont ensuite présentés un par un avec de nombreux commentaires : des généralités sur l’hexagramme, des explications sinologiques sur leur nom ainsi que sur les mots et expressions du texte, des propositions d’interprétation pour le Jugement et chacun des six traits de l’hexagramme, des pistes pour comprendre les dérivés, les opposés et les nucléaires. Un glossaire termine cet ouvrage de 1064 pages, qui apporte un regard neuf et moderne sur le Yi Jing, à même d’en renouveler la pratique.
- Le Yi Jing par lui-même
par Pierre Faure Editions Alphée, 2006.
A la fois introduction au Yi Jing et complément de l’ouvrage précédent, ce texte s’appuie sur des traductions originales des Dix Ailes, effectuées avec Alice Fano, et présentées avec des commentaires de l’auteur. Construit en trois parties, l’ouvrage s’ouvre sur une étude approfondie des deux principes Yin et Yang, explore ensuite le monde imagé des huit trigrammes, propose enfin une définition simple des soixante-quatre hexagrammes à partir des formules de la Xème Aile. La partie centrale de l’ouvrage est consacrée à une méditation sur les 64 Grandes Images. L’introduction reconstitue l’histoire du Yi Jing, et des annexes permettent de s’initier à son utilisation.
Et les chinois dans tout ça?
- Les signes et les mutations.
Wang Dongliang. Éditions l’Asiathèque. Paris 1995.
Un compte-rendu très fouillé des origines et de l’histoire du Yi Jing, effectué par un auteur chinois pour sa thèse de doctorat en France. Une approche très sérieuse, accompagnée d’une proposition intéressante : la traduction d’une version du Yijing effectuée dans une université chinoise par le Professeur Liu Dajun à partir du plus ancien texte connu du Yi Jing, le manuscrit de Ma Wang Dui (168 avant JC).
- Zhou Yi, le Yi Jing intégral.
Zhou Jing Hong & Carmen Folguera. Éditions You Feng, 2012.
Traduction du texte complet (Hexagrammes et Dix ailes) du chinois en français, comportant l’original chinois. Version très « mandarinale », plutôt sobre, proposée par un enfant de la Révolution culturelle ayant devancé l’actuel retour à Confucius. Certains choix de traduction et l’absence de commentaires en rendent parfois la compréhension difficile.
Autres propositions autour du Yi Jing
- Yi King, principes, pratique et interprétation
par Jean-Philippe Schlumberger, Editions Dangles, 1987.
Pour s’y retrouver dans l’interprétation, un ouvrage sans traduction et assez technique. L’auteur a essentiellement basé son travail sur l’analyse des figures et des relations entre traits. Parfois difficile d’accès pour un débutant, mais un excellent outil pour se familiariser avec l’interprétation.
-
Figures de l’immanence, pour une lecture philosophique du Yiking
par François Jullien, éditions Grasset 1993.
Compte-rendu du commentaire de Wang Fuzhi, penseur chinois du XVIIème siècle, sur 14 figures du Yi Jing, par un des sinologues et philosophes les plus actuels. Son propos nous invite à nous distancier du discours idéologique de l’occident et, selon les mots de l’auteur, à procéder à une « déconstruction efficace et effective de la métaphysique ».
- Sur Jung et le Yi King
Nathalie Pilard. Edition Arche, 2010.
Une étude comparative des deux versions de la préface qu’écrivit C. G. Jung pour la traduction anglaise du Wilhelm. Ce travail passionnant retrace le difficile cheminement de Jung jusqu’au concept de synchronicité, dont l’invention lui permit d’honorer la promesse faire à Richard Wilhelm de faire connaître le Yi en Occident.
- Takashima Ekidan
Edition Marip Feng Shui Firm, 2013.
Le Eki, Yi Jing en Japonais, vu par un auteur de l’Empire du milieu qui vécut au XIXème siècle. Il comporte une traduction assez personnelle du texte chinois et une centaine d’interprétations de cas réels. Une approche parfois énigmatique mais non dénuée de charme, qui place le Yi sous l’éclairage original du contexte japonais de l’époque.
Domaine Chinois
- Histoire de la pensée chinoise
par Anne Cheng. Editions du Seuil 1997.
Une somme extrêmement fouillée de tous les courants de la pensée chinoise depuis les origines. Ecrit dans un style très clair et d’un abord facile, cet ouvrage est indispensable à quiconque veut approcher la Chine de l’intérieur. Une référence.
- Les deux raisons de la pensée chinoise
par Léon Vandermeersch, Editions Gallimard, 2013.
Comment la notation d’équations divinatoires a donnée naissance à l’écriture chinoise, par le spécialiste de la rationalité divinatoire, déjà abondamment étudiée dans son ouvrage majeur, Wang Dao ou la Voix royale. Indispensable pour connaître les origines divinatoires du YiJing, et le sens véritable du mot divination dans le contexte chinois.
- Les neuf figures de base de la pensée chinoise
par Alice Fano. Editions Trédaniel/ La Maisnie, 1983.
Ce petit livre est devenu difficile à trouver. C’est bien dommage car il résume en 80 pages tout ce qu’il convient de comprendre pour approcher la pensée chinoise. De la swastika aux nombres en passant par une présentation hélas trop brève du Lo Shu et du He Tu, l’auteur fait partager sa connaissance de la Chine, où elle a vécu de nombreuses années.
- L’art chinois de l’écriture
par Jean François Billeter, Editions Albert Skira, Genève 1989.
Un remarquable ouvrage sur la calligraphie et la peinture chinoises, comprenant des rapprochements bienvenus avec les arts d’occident et des illustrations de qualité.
- Leçons sur Tchouang-Tseu
par Jean-François Billeter, Editions Allia, Paris 2002.
Une approche radicalement nouvelle de l’œuvre de ce philosophe du IIIème siècle avant J.C., reprise des conférences données par l’auteur au Collège de France en 2001. Les dialogues du Zhuang Zi sont retraduits et resitués dans le cadre d’une réflexion très actuelle. Indispensable à tout dialogue avec la pensée chinoise. Du même auteur : Etudes sur Tchouang- Tseu, Ed Allia, 2004.
- Wang Bi, philosophe du non-avoir
par Marie-Ina Bergeron, Institut Ricci, 1986.
Pour approfondir la pensée de Wang Bi, philosophe chinois du troisième siècle, auteur d’un commentaire sur le Yi Jing (voir la version de John Lynn).
- Vide et Plein
par François Cheng. Editions du Seuil, 1989.
Centré sur une étude du langage pictural chinois, un essai indispensable pour comprendre la pensée du Yin Yang. L’auteur, d’origine chinoise, est un spécialiste de la littérature et de l’art de son pays, et de surcroît un immense poète.